NON À LA STANDARDISATION. UN PROJET À VOTRE MESURE
Dans le post d'aujourd'hui, si vous me le permettez, je voudrais partager une réflexion assez personnelle sur la situation actuelle du logement et ce qui nous y a conduit.
Dans le post d'aujourd'hui, si vous me le permettez, je voudrais partager une réflexion assez personnelle sur la situation actuelle du logement. Comme vous le savez, le monde occidental et le Japon ont connu plusieurs bulles économiques centrées sur la construction. Une large part de ce problème vient du fait que l'on considère de nos jours le logement comme un actif économique d'investissement. Les répercussions de tout ceci ont été largement étudiées et ont dérivé en une hausse des prix du logement, une perte de la qualité de celui-ci, un phénomène de gentrification, etc. Dans le post d'aujourd'hui j'aimerais parler des raisons pour lesquelles le logement perd en qualité quand il est exposé à ces conditions et quelles conséquences cela a sur les citoyens.
Si le logement cesse d'être un «logement» pour se convertir en « action ou investissement », sa fonction principale et ses caractéristiques changent également. C'est-à-dire que si je cherche un appartement pour y vivre, je rechercherai une certaine qualité dans les matériaux utilisés, une distribution personnalisée, une adaptabilité à ma situation personnelle ou familiale, etc. En revanche, si le logement est un investissement, l'objectif prioritaire est d'obtenir un profit économique, ce qui parfois relègue au deuxième ou troisième plan sa fonction de logement. Il est relativement clair pour tout le monde qu'il y a des conditions minimales pour vivre. Cependant, quand on recherche uniquement le profit, il est facile de perdre de vue cet objectif et définir ce minimum peut être source de controverse.
Les organes législatifs interviennent alors pour contrôler que la fonction de logement se maintient dans des «conditions minimales d'habitabilité » avec par exemple le décret d'habitabilité ou les normes municipales. Le risque qui apparaît est la normalisation de ces «conditions minimales d'habitabilité », dérivant vers la standardisation, le manque de créativité et l'homogénéisation des logements.
D'autre part, il faut également prendre en compte que l'une des bases du système capitaliste est précisément l'autorégulation du marché. Cela implique que les logements de meilleure qualité devraient être les plus chers, même si ce n'est pas ce qu'on nous a appris à valoriser. Ceci explique pourquoi à l'heure actuelle et malgré la récente crise économique, dans le secteur de la construction nous voyons de nouveau apparaître des logements dans des conditions déplorables, avec de nombreuses limitations et à des prix franchement élevés. On dirait que nous n'avons rien appris.
De plus, il est clair que la personne qui veut obtenir un profit économique valorise la quantité d'argent qu'elle pourra tirer d'un logement et non sa qualité ou sa fonctionnalité. On cherchera alors à simplifier l'estimation du logement en termes quantitatifs et non qualitatifs : le nombre de chambres simples et doubles, l'étage de l'appartement, le nombre de salles de bains et la superficie du salon-salle à manger. D'ailleurs, cela a tellement dégénéré qu'on trouve même des investissements immobiliers par parties ou presque par «actions », comme on peut le voir dans cette app ou dans les célèbres « fonds d'investissement étrangers ».
Ici, le bon sens devrait nous alerter, nous prévenir et nous rappeler que dans le cas du logement il y a une multitude de valeurs qualitatives : l'orientation, la hauteur, la vue, les hauteurs sous plafond, les vues intérieures, l'ordre, la distribution intérieure, la qualité des matériaux, la qualité des installations, l'environnement, les sensations et perceptions, etc. Quand nous visitons un appartement, c'est pour évaluer ces concepts qui sont souvent utilisés pour augmenter excessivement les prix. Le problème est que tout le monde ne sait pas comment les évaluer à cause du bombardement commercial auquel nous sommes soumis, focalisé uniquement sur les aspects quantitatifs.
À mon avis, la question-clé ici est la suivante : sommes-nous des personnes standards avec des vies standards ? Ou chacun de nous a-t-il des situations et des formes de vie différentes ?
De par mon expérience professionnelle et personnelle, je peux vous dire qu'il n'y a pas deux personnes ni deux familles identiques. Certains ont besoin d'un bureau à la maison, d'autres d'un logement child friendly, certains sont en situation de handicap, d'autres reçoivent leurs clients chez eux, d'autres partagent leur logement avec leurs parents ou grands-parents et ont besoin d'une certaine intimité, d'autres se réunissent plutôt dans la cuisine que dans le salon, certains vivent seuls, d'autres partagent leur logement avec des inconnus et l'intimité est essentielle, d'autres encore ont besoin d'un espace chez eux pour pratiquer un hobby, etc, etc, etc.
Je vous pose donc la question suivante : le logement dans lequel vous vivez actuellement correspond-il à la manière dont vous voulez vivre ou lui en demanderiez-vous davantage ? Comment serait votre logement idéal ? Et ne me répondez pas par un nombre de chambres, dites-moi comment vous aimeriez vivre !
J'espère que le post d'aujourd'hui vous a plu. Comme toujours, vous pouvez ouvrir le débat ou commenter sur Facebook. Si vous voulez aussi que je parle d'un thème en particulier, n'hésitez pas pas à me le dire !!
À la semaine prochaine !!
*Images sur le boom du logement au Mexique réalisées par Livia Corona.